La vie s'arrête lorsque la peur de l'inconnu est

plus forte que l'élan.

Ce soir était un soir comme en comptait de milliers mon éternité. Je m'ennuyais à mourir, c'était le cas de le dire, et je n'avais rien d'autre à faire de spécial alors sans trop savoir pourquoi je pris une douche, contemplant mes plaies à travers un mourir d'un air nonchalant puis partis en direction d'un bar comme un autre, à la recherche d'un peu de compagnie. En effet, ces temps-ci la solitude me pesait tout particulièrement et j'étais nostalgique de ma vie d'avant la vie où j'étais normal et non un simple fantôme vagabondant. Je contemplais les rues gêlées d'Aiden, mes mains fourrées dans mes poches bien que je ne ressentais pas le froid. Les gens avaient l'air heureux, c'était déjà ça. Je regardais les écritaux défiler sous mes yeux, certains plus luminés que d'autres, plus gros, plus petits, plus colorés et mon choix s'arrêta sur un en particulier. Il n'avait rien de spécial, il était même très banal. Un pub Irlandais. C'était ce qu'il me fallait, une petite pinte de bière qui ne me ferait absolument rien. J'entra à l'intérieur, l'ambiance y était chaleureuse, la musique trop forte et les serveuses trop sexy. J'haussa les épaules en passant ma main dans mes cheveux avant de m'assoir sur un tabourets et d'attendre ma commande quand mon choix ce porta sur une jeune femme, une barbie. Elle était blonde et pulpeuse, de grands yeux bleus et un visage d'ange. C'est vrai qu'elle était très jolie, mais des comme ça il y en avait des tonnes. Je la dévisageais sans gêne avant de lui adresser un de mes plus beaux sourires, si elle savait la pauvre...

La vie s'arrête lorsque la peur de l'inconnu est

plus forte que l'élan.

Je regardais toujours la jeune femme, avec très peu de gêne. Je m'en fichais après tout, elle se serait éteinte bien avant que j'ai le temps de prendre une ride. Ah... Les joies de l'éternité. Elle me sourit, c'était bon signe. Je m'approcha d'elle, souriant toujours d'un air angélique, mes belles fossettes mettant en valeur mes joues et mes dents blanches parfaitement alignées. Je lui demanda alors d'une voix douce :

« Bonsoir mademoiselle, ce tabouret est-il libre ? »

Je n'étais pas quelqu'un de très sociable habituellement, mais la présence féminine, le contact charnel d'une femme me manquait terriblement et la solution où j'en étais réduite était d'écumer les barres pour trouver une pétasse qui voudrait bien de moi. Mais voilà, le problème qui survenait à chaque fois était que mes plaies à l'abdomen les faisaient fuir et pour que ces petites connes la ferment je devais les tuer. Au début cela me dérangeait, mais à force cela devint une banalité, quelque chose d'aussi banal que de jeter les poubelles. En la voyant me regarder ainsi, je lâcha à nouveau un doux rire rocailleux avant de reprendre :

« Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous manger... »