Joséphine et moi avions rendez – vous dans une salle de repos. Nous ne nous étions plus croisés depuis avant – hier soir. Nous nous étions quittés sur quelque chose d’assez particulier. Un baiser assez long avait dû être interrompu par mon bipeur. Une de mes patientes faisait un arrêt cardiaque. J’avais été appelé d’urgences à l’hôpital. J’avais besoin de clarifier la situation avec Joe. Je lui avais donc glissé un mot dans la poche de sa blouse en passant à côté d’elle. Je préférais que notre relation reste secrète pour le moment. C’était bien mieux comme cela. Je me dirigeais donc vers la salle de repos. Une infirmière m’appelait dans le couloir pour savoir ce qu’elle devait faire avec Ludo. Je lui disais donc les médicaments ainsi que les doses à lui injecter. J’avais déjà transmis les informations à une autre infirmière mais les deux ne s’entendaient pas. J’étais bien souvent celui qui servait d’intermédiaire. Et cela ne me plaisait pas beaucoup. Enfin soit, j’arrivais enfin dans la salle. J’étais le premier. À vrai dire, mon cœur s’emballait un peu, je stressais. Mais qu’est – ce – que j’allais bien pouvoir lui dire ? Comment lui dire que j’éprouvais des sentiments pour elle ? Comment lui dire que je rêvais de l’embrasser encore et encore ? Comment lui dire que je ne m’étais jamais senti aussi bien avec quelqu’un depuis Izzie ? Et tiens, est – ce que je devais lui parler de mes précédentes relations ? Connaissait – elle son existence ? Savait – elle qu’avant qu’elle n’arrive j’étais plutôt un coureur de jupons ? J’avais tellement de questions sans réponse. En attendant Joe, j’entrepris de m’allonger dans le lit. Je n’étais plus rentré chez moi depuis ce fameux soir. J’étais donc complètement crevé. Je savais que je dormirai d’ici quelques secondes. Mais de toute façon, quelque chose ou quelqu’un allait bien finir par me réveiller : l’arrivée de Joe dans la pièce ou encore mon bipeur pour me signaler l’arrivée d’un nouvel enfant au dispensaire. Ah tiens, je dispensaire … C’était ce qu’avait créé Izzie avec Bailey quelques temps avant de partir. Il m’arrivait encore d’avoir une pensée pour elle. Mais plus les jours passaient plus je l’oubliais. Et puis, j’avais en quelques sortes Josephine dans ma vie maintenant. Je voulais me consacrer à 200 pourcents à elle. Et voilà, j’étais tombé profondément endormi. Mon esprit vagabondait d’une chose à une autre.

Je dormais paisiblement, mon bipeur n’avait pas sonné. Personne n’avait eu besoin de moi. Le rêve, je pouvais faire une sieste sans être dérangé. Cela me faisait tellement de bien … Cela devait faire presque 36 heures que je ne m’étais pas allongé dans un lit, 36 heures que je travaillais non stop. Je ne faisais rien d’autre que de travailler. Finalement, ma viese résumait à mon travail. Oh, cela ne me dérangeait pas. Mon travail était ma raison de vivre. Il me donnait l’impression d’exister, d’être important, de servir à quelque chose. Mais voilà, cela faisait quelques jours qu’une autre personne avait les mêmes fonctions que mon travail. Joséphine était ma bouffée d’air, mon oxygène. Je pensais à tout ça. Quand tout à coup, j’entendis une petite voix bien connue m’appeler, me demander de me réveiller. J’ouvris alors doucement les yeux et les frottais avec mes deux mains. Je pris quelques secondes pour me redresser. J’étais encore à moitié dans les vappes. « On a besoin de moi ? Il y a des enfants au dispensaire ? ». Je me rendis directement compte de la bêtise. « Ah non, excuse-moi. ». Je lui touchais alors doucement le visage, elle était si douce. Je passais mon autre main timidement dans son dos pour la caresser. « Josephine, je pense que nous devons parler. ». Je lui souris quelque peu. Josephine, je craque pour toi. Tu es la femme qui fait que mon cœur battre. Non, je ne pouvais pas lui dire cela, c’était vraiment trop clash. Je voulais attendre ce qu’elle allait me répondre. Je ne pouvais résolument pas tout le temps faire le premier pas, elle devait aussi le faire. Je venais d’en faire un énorme vers elle. J’étais plus à l’aise avec le physique. Je n’aimais pas parler, ni dire mes sentiments. Au fond de moi, j’espérais qu’elle comprenne comme cela, que je ne doive pas lui dire quelque chose. Je la regardais alors. Bon dieu, j’avais tellement envie de l’embrasser encore une fois. Elle était si proche de moi. Mais je ne le pouvais pas, il fallait qu’elle me parle, qu’elle fasse quelque chose pour venir vers moi. Là, elle devait avoir compris qu’elle me plaisait.

J’étais totalement perdu face à elle. Elle était la fille qui faisait battre mon cœur plus vite. Je ne m’imaginais plus vivre sans elle. Je me sentais tellement bien en sa présence. Mais notre relation n’était pas encore officielle, nous nous étions embrassés mais c’était tout. Nous n’avions pas du tout été plus loin. Et franchement, je préférais largement prendre mon temps, lui montrer qu’elle n’était pas une énième fille. Et secrètement, j’espérais qu’elle n’était ni folle ni cancéreuse ni qu’elle me quitterait du jour au lendemain sans explication. Oui, j’avais le don d’attirer ce genre de femme. Et c’était bien à contre – cœur. Je la regardais alors les yeux pétillants. J’avais écouté tout son petit discours. Mais pour moi, il n’y avait simplement pas de mots à dire. Et puis, je vous avoue que je ne suis pas bon pour dire mes sentiments, pour parler. J’étais bien plus à l’aise avec les gestes. J’entrepris alors de l’embrasser timidement. J’avais compris qu’elle avait des sentiments pour moi. Elle venait de me le dire. Mais disons que ma réponse ne pouvait pas être ce à quoi elle s’attendait. « Joséphine… ». Je la regardais à nouveau. Ma main se baladait dans son dos doucement. Mais je l’avais laissée au – dessus de sa blouse. Je ne voulais pas être trop brusque avec elle. Il fallait que je le lui dise, je devais lui dire ces fameux trois mots. Elle le méritait et je le ressentais complètement pour elle. À l’époque, je m’étais senti tellement bien avec Izzie. Mais là, c’était différent, c’était autre chose. C’était mieux, enfin, je pense. Parce que mes sentiments pour cette dernière avaient été énormes et il m’avait fallu un temps fou pour m’en remettre. J’avais couché avec tellement de filles juste pour l’oublier. Enfin bon, là n’est pas le sujet. Joséphine était tout autre. Je pense que je savais intérieurement que c’était la bonne, qu’elle ne me laisserait pas tomber. « Je t’aime. ». Et là, je n’entrepris pas de l’embrasser, je voulais voir sa réaction, voir ce qu’elle allait faire. Allait – elle me répondre par un geste ? Un mot ? Allait – elle partir et prendre peur. Je stressais quelque peu. N’étais – je pas aller trop vite dans mes paroles ? Était – ce le bon moment ? De toute façon, c’était trop tard ! Je ne pouvais pas revenir en arrière.