Jackson & April   

Maybe there's something you're afraid to say, or someone you're afraid to love, or somewhere you're afraid to go. It's gonna hurt. It's gonna hurt because it matters.

Cinq heures du matin et j'étais déjà sur le pied de guerre. J'avais une opération de bonne heure. Une reconstruction faciale pour être précis. J'étais donc arrivé à l'aube à l'hôpital et en moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, j'étais prêt à aller au bloc. L'opération devait durer quelques heures, et commencer de bonne heure, permettait ainsi de libérer le bloc plus tôt afin que les autres chirurgiens puissent l'avoir à disposition en cas d'urgence.

Au bout de quatre longues heures, j'étais sorti du bloc. Direction la machine à café histoire de me remettre les idées bien en place. Il était aux environs de dix heures du matin, et je me dépêchait donc d'avaler mon café brûlant avant de me rendre dans la chambre de Mrs Beckett. La vieille dame était arrivée en urgence hier matin suite à un accident domestique. Sa cafetière dernier cri avait explosée alors qu'elle était entrain de s'en servir et la pauvre malheureuse s'était retrouvée brûlée au troisième degré. Je l'avais donc prise en charge rapidement histoire d'essayer de réparer les dégâts, bien que ce ne fut pas chose facile. L'opération avait eu lieu la veille, et aujourd'hui, je devais vérifier l'avancement des choses et la cicatrisation.

Lorsque j'entra dans la chambre, Mrs Beckett m'attendait, bien patiemment. Malgré le fait qu'elle soit blessée, on pouvait apercevoir un léger sourire sur ses lèvres. Elle me salua en parlant doucement. Heureusement pour elle, son visage avait été épargnée, ou du moins, moins touché que le ses bras et son cou, elle pouvait parler. Difficilement mais elle pouvait. Je lui avait conseillé de ne pas parler, mais elle avait décidé de me faire la conversation et rien de ce que je pouvais dire ne la faisait s'arrêter. J'avais commencé depuis au moins cinq bonne minutes lorsque j'entendis frapper à la porte et vis April entrer dans la chambre. Mrs Beckett était aussi sa patiente puisqu'elle s'était occupée d'elle à son arrivée aux urgences.

« Hey » soufflais-je alors doucement en souriant

Mrs Beckett quant à elle affichait un drôle de sourire lorsqu'elle vit la jolie rousse entrer dans la pièce.

Codes par Wild Hunger.

  Jackson & April   

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April pensait qu'elle allait passer une bonne nuit même si elle était d'astreinte et ce ne fut pas le cas : son biper se mit à crier dès trois heures du matin ! Après avoir poussé un énorme soupir, la jeune femme se dirigea péniblement vers la salle de bain dans le but de s'habiller et de se coiffer rapidement. Une fois prête, elle prit le chemin de l'hôpital qu'elle connaissait si bien. Cela faisait quelques années maintenant qu'elle y pratiquait la médecine et la rouquine avait donc eu le temps de s'attacher au personnel. Évidement, il fallait être honnête et reconnaître qu'il était impossible de bien connaître tout le monde, seulement, mademoiselle Kepner n'était pas du genre à ne pas faire attention à l'équipe avec qui elle allait au bloc et donc, beaucoup de personne l'appréciait pour ça. En arrivant, elle croisa Diane, une infirmière vraiment adorable qu'elle salua immédiatement. Le monde des bisounours ? Peut-être... Mais au moins, elle assumait sa naïveté. Certains pouvaient dire du mal d'elle pour y passer devant, elle en était consciente mais elle ne voulait pas se mettre à leur petit niveau et faire pareil. En plus, ce n'était pas dans sa nature.

Bref, elle se rendit dans la salle des titulaires afin de mettre sa belle tenue de travail. Elle adorait cette dernière puisqu'elle s'y sentait très à l'aise et c'était une fierté pour ses parents et elle. En effet, ces deniers étaient fermiers et n'avaient pas eu la chance d'aller longtemps à l'école. Et elle comptait bien les rendre fiers encore longtemps ! Lorsque sa blouse fut enfilée, April se dirigea vers le bloc opératoire en urgence : le patient ne semblait pas être entre de bonnes mains et c'était pour cela qu'Owen l'avait appelé. Après avoir réussi à virer le titulaire en charge du patient, la rouquine prit en main l'opération et ce jusqu'à la fin. Comme quoi, elle pouvait très bien se faire respecter avec sa voix stridente ! Au final, elle se foutait pas mal de ce qu'on pouvait dire. Surtout quand elle voyait de qui ça venait. Une fois l'opération terminée et réussie, elle alla à la cafétéria et prit une salade histoire de se caler. Elle eut quand même le temps de la terminer avant d'être bipée à nouveau.

April entra dans la chambre de Mrs Beckett, qui était déjà en charmante compagnie. Il s'agissait de Jackson qui était toujours aussi charmant même de bon matin. Elle lui sourit discrètement. Bon, il était vrai qu'entre eux, c'était un peu compliqué mais ils essayaient de rester amis. Pour mademoiselle Kepner, c'était loin d'être évident puisqu'elle avait beaucoup de sentiments pour le bel homme. Elle était consciente d'avoir commis une grave erreur quand ils étaient « ensemble » en quelque sorte cependant, les choses s'arrangeaient petit à petit, du point de vue amical ce qui était déjà un bon début. Ce qu'elle craignait le plus ? Perdre son meilleur ami donc elle devait faire des efforts. La patiente semblait contente de la voir ce qui la surprenait un peu. « Salut. Bonjour Mrs Beckett.  Alors, qu'est-ce qui vous amène ici. »

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Parfois les patients sont étonnants. Certains subissent de graves blessures mais pourtant arrive à rester positif et à garder le sourire. C'était le cas de Mrs Beckett qui était arrivée la veille aux urgences, qui avait subit une longue opération dans la même journée, et pourtant aujourd'hui malgré la douleur de la « cicatrisation » restait souriante et tenait même à discuter avec moi de tout et de rien. Les patients les plus courageux et les plus étonnants reste quand même les enfants. Certains sont là depuis des mois atteints d'une maladie grave, et parfois incurable et ils gardent quand même leur joie de vivre. Lorsqu'April avait franchit la porte après avoir frappé, je lui avait sourit et en la saluant. Mrs Beckett elle aussi avait sourit. D'une façon assez étrange je dois l'avouer et c'était plutôt perturbant je dois l'avouer.

Travailler avec April était quelque chose que j'aimais vraiment. Parce qu'en plus d'être ma meilleure amie -et plus que ça maintenant- April est aussi une excellente professionnelle qui fais les choses bien et qui se soucie vraiment de ses patients. Notre relation à April et moi s'était quelques peu compliquée. Nous sommes « sortis ensemble » quelques temps avant que la jolie rousse ne commette une erreur et que tout ne sois gâché. Mais je n'aimais dire que c'était juste la faute d'April. Dans un couple, quand quelque chose cloche, généralement ça ne vient pas que d'une seule personne. Sinon ce serait trop facile. Blâmer l'autre, tout lui mettre sur les épaules, et se dire qu'on y est pour rien.

Depuis ça, April et moi tentons tant bien que mal de rester amis mais en ce qui me concerne c'est assez compliqué d'être dans la même pièce que la jolie rousse. Je nourris de profond sentiments pour elle. Mais je préférais me taire que de la perdre ou perdre son amitié. Parce que si je devais la perdre en tant qu'ami je ne m'en relèverais surement pas. Tout lui avouer serait sûrement plus simple, et moins douloureux mais si elle regrettais ce qu'il s'était passé entre nous et qu'elle avait déjà tourner la page, ça pourrait fiche en l'air notre amitié et il en était tout simplement hors de question. Je posa mon regard sur April. J'essayais de la regarder normalement, comme on regarde une amie, je ne voulais pas que mon regard traduise quoi que ce soit. Même si c'était difficile.

« J'ai opéré Mrs Beckett hier pour ses brûlures au troisième degré. Elles sont assez étendues, tu veux bien m'aider à vérifier la cicatrisation ? A deux ça ira plus vite »

J'aurais pu le faire tout seul, c'est vrai mais c'était aussi une bonne occasion pour passer un peu de temps avec April. Et visiblement la rouquine n'était pas contre l'idée de m'aider puisqu'elle se retourna pour prendre une paire de gants en latex. Mrs Beckett quant à elle, en profita pour me faire un clin d'oeil en souriant, sans que je comprenne vraiment pourquoi.

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April ne savait pas trop comment agir avec le beau chirurgien lorsqu'ils n'étaient que tous les deux. En effet, il y avait toujours des blancs qu'elle avait du mal à combler. Est-ce que Jackson lui en voulait pour tout ce qui s'était passé ou bien était-ce autre chose ? Le problème, c'était qu'elle ne se sentait pas d'en parler avec lui de peur qu'une dispute éclate. Et vu qu'elle ne savait pas trop sur quel pied danser, la rouquine était très mal à l'aise lorsqu'ils étaient dans la même pièce. Heureusement pour elle, une patiente était là afin de briser les silences qui l’angoissaient. Elle avouait que ces derniers étaient aussi de sa faute, elle regrettait beaucoup ce qui s'était passé et aurait aimé tout recommencer mais c'était impossible. Le plasticien semblait avoir tourné la page et elle n'avait pas envie de gâcher à nouveau leur amitié. Pour l'instant, elle décida de se concentrer sur la patiente qui semblait très intriguée. Elle ne savait pas pourquoi mais les patients étaient toujours aussi curieux dans cet hôpital ! Mademoiselle Kepner opta pour la concentration : elle devait faire en sorte que tout se passe bien pour Madame Beckett et qu'elle ne comprenne pas qu'il y avait quelque chose de louche entre eux sinon elle allait s'y engouffrer sans hésitation !

Mais tout fut compliqué lorsqu'il lui demanda de l'aider à vérifier ses cicatrisations. Il était sérieux ? Elle n'était pas spécialiste et se demandait bien pourquoi il avait insisté pour qu'elle l'assiste. Honnêtement, elle se demandait s'il n'aimait pas la torturer. Bref, elle reprit ses esprit avant de commencer à regarder les plaies de la patiente qui semblaient parfaites. Maintenant si elle lui disait qu'elle ne voyait pas pourquoi il l'avait demandé, Mrs Beckett risquait de se mettre à paniquer alors elle décida de se taire et de voir ça plus tard avec lui. « Pour moi, tout est ok docteur Avery. » Elle appuya bien sur cette phrase pour qu'il comprenne qu'il avait un peu abusé. Évidement, elle l'adorait et aimait passer du temps avec lui seulement, elle ne voyait pas du tout où il voulait en venir. La patiente rigola doucement avant d'ajouter : « Vous ne la trouvez pas charmante ? » Cette question choqua April parce qu'elle n'avait pas l'habitude que les patients sortent ça. D'habitude, ils se contentaient de sous-entendus mais là, c'était plus que direct ! La rouquine ne put s'empêcher de devenir toute rouge. Comment ils allaient se sortir de ce piège ? Une chose était sûre : elle comptait totalement sur Jackson puisque c'était lui qui l'avait entraîné là-dedans.

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Pour être honnête c'est vrai que j'aurais pu demander à un résident ou à un interne de m'aider, parce que la chirurgie plastique ce n'est pas du tout la branche d'April, elle c'est la traumato. Mais plutôt que de m'entourer d'internes incapables j'avais préféré travailler avec April. Une bonne occasion en plus pour passer du temps avec elle. J’espérais vivement qu'elle ne s'en était pas rendu compte. Et puis April s'était un peu occupé de Mrs Beckett à son arrivée aux urgences, elle la connaissait donc déjà.

April et moi ne savions pas trop comment nous parler depuis que les choses avaient un peu foiré entre nous. Du coup, j'avais beaucoup de mal à rester seul dans une pièce avec elle. J'avais peur que l'on se dispute ou de tout simplement finir par craquer et avouer des sentiments qui de son côté ne sont certainement plus présents, et envenimer encore plus la situation. Au moins là, il y avait une patiente sur qui se concentrer et qui était là pour nous faire la conversation. Aprés quelques minutes de vérifications, la rouquine m'annonce que pour elle tout était ok en appuyant bien la phrase pour me faire passer un message. Evidemment, elle n'y connaissait pas grand chose, mais elle était tout de même capable, en tant que chirurgien, de juger si oui ou non, la cicatrisation se faisait correctement.

« Vous ne la trouvez pas charmante ? »

La phrase de Mrs Beckett avait claquée dans l'air sans que l'on s'y attende. Et à en juger par la tête d'April et ses jolies petites joues devenues toutes rouges, et je trouvais ça trop mignon, elle était gênée voir même choquée. Il y avait de quoi en même temps. Moi même j'avais été surpris par les propos de la patiente et j'avais écarquillé un instant, prenant quelques instants pour trouver quoi lui répondre.

« Oh si, vraiment charmante. Certainement la plus charmante de l'hôpital même. » avais-je répondu à voix basse. Mais je me doutais bien qu'April avait tout entendu. « Mais vous savez, vous feriez mieux d'éviter de trop parler, sinon vous risqueriez d'avoir mal et puis surtout, vous allez la gêner. »

Un sourire s'était dessiner sur mon visage, et la vieille dame avait sourit aussi. Mais je savais bien qu'elle n'allait pas se taire, on pouvait voir dans son regard brillant que la partie ne faisait que commencer et je me demandais bien ce que la suite nous réservait. Je jeta alors un bref coup d’œil à April qui ne savait plus trop où se mettre et alors que je m'apprêtais à ouvrir la bouche pour lui dire qu'elle pouvait y aller, la patient prit à nouveau la parole.

« Dîtes mon garçon, vous ne voudriez pas aller me chercher un peu de morphine et voir si mes enfants sont arrivés ? Ils ont dit qu'ils passeraient je crois. »

J'allais ouvrir la bouche pour lui dire qu'April pouvait le faire, mais elle secoua la tête avant même que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit. Je voulais libérer April de sa gêne mais visiblement Mrs Beckett avait d'autre plans en tête et je n'avais aucune idée de ce qu'elle mijotait.

« Je serais de retour dans cinq minutes.. »

Mes yeux se posèrent sur la jolie rousse et je lui lança alors un regard désolé. Mrs Beckett ne m'avait pas laisser le temps d'en placer une et m'avait en quelque sorte obligé à y aller ne me laissant pas vraiment le choix. Jetant un dernier regard aux deux femmes, je quittais la pièce. April allait me tuer dés qu'on en aurait fini avec la patiente, c'était quasiment certain.

Codes par Wild Hunger.

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La jeune femme ne savait plus du tout quoi dire. Honnêtement, elle avait secrètement envie d'engueuler la patiente mais ce n'était pas son but et son rôle de médecin : en plus, en tant que bonne chrétienne, elle devait garder son calme et être respectueuse. Elle décida de se taire pour ne pas s'enfoncer encore plus et de laisser Jackson les défendre même si ça ne semblait pas gagner : en effet, il affichait un sourire qui ne présageait rien de bon pour la rouquine à moins qu'il cache bien son jeu. Elle secoua rapidement la tête comme pour se réveiller : ce n'était pas possible, elle devait sûrement faire un cauchemar. Et bien non, il avait décidé de continuer dans le délire de Mrs Beckett. Charmante ? Non mais il était sérieux là?! Avait-il oublié que leur courte histoire était terminée car elle n'avait pas fait tout ce qu'il fallait ? Elle baissa les yeux afin de regarder ses pieds. Il fallait à tout prix changer de sujet mais comment faire ? Soit elle commençait à balancer sur le beau brun, soit elle parlait de la pluie et du beau temps ce qui risquait de ne pas passer inaperçu. Après quelques minutes de réfection, elle se lança : « Et bien figurez-vous que j'ai été complètement nulle avec lui et que depuis, nous avons beaucoup de mal à redevenir amis. Ca vous va ? » Voilà comment faire retomber l'ambiance. Au moins, April espérait que la patiente allait arrêter de mettre son grain de sel même si certains sont assez coriaces. Pour certains, avoir des scoops était une priorité ce qui dérangeait beaucoup la chirurgienne ! Sans toute cette histoire, elle n'aurait pas eu à subir ça alors, il ne lui restait plus qu'une chose à faire : remercier son cher collègue. Cependant, elle n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit puisqu'elle se mit à réclamer de la morphine.

Elle n'avait jamais rencontré de patiente comme elle et elle fit encore plus surprise que le beau brun s'en aille aussi rapidement. Était-ce par lâcheté ? Difficile à dire même si les preuves s'ajoutaient contre lui. Elle espérait vraiment qu'il allait se dépêcher et que la patiente allait être tranquille. Quelques minutes après le départ du docteur Avery et alors qu'April commençait à être de nouveau à l'aise, Mrs Beckett ne put s'empêcher de casser le silence : « Mais vous ne le trouvez pas à votre goût ? Et c'était quoi cette bêtise ? Je suis sûre que vous pouvez arranger les choses. » A son goût ? Comment est-ce que Jackson pourrait ne pas être attirant ? La rouquine était sûre que toutes les filles se bousculeraient afin d'avoir ne serait-ce qu'un regard. Mais, devait-elle répondre à toutes ses questions plus indiscrètes les unes que les autres. Évidement, elle se mit de nouveau à rougir avant de commencer à se défendre en haussant le ton. « Ca suffit ! Je ne compte pas parler de ça avec vous. » Si elle était ici, c'était à cause de la magnifique idée de son collègue mais une idée complètement folle lui traversa la tête : et si il avait monté ce coup avec la patiente dans le but de la déstabiliser ? Elle comptait bien régler ça avec le jeune homme.

Codes par Wild Hunger.