Sans réfléchir, j'avais mis mon ordinateur dans mon sac et étais partie en marchant à pas rapides vers la bibliothèque plus tôt dans la soirée. Sur la route, je m'étais arrêtée pour prendre un café. J'étais sûre d'en avoir besoin. Et je n'avais pas tort. Je ne carburais qu'à cela ces derniers temps. Enfin... qu'à cela...

L'ambiance à la maison était tendue, comme elle sait toujours l'être dans cette foutue maison, et il m'avais semblé plus intelligent de sortir pour continuer mes recherches, alors au lieu d'aller m'asseoir sur un banc dans le parc, à l'abri de personne et surtout dans le froid ; la bibliothèque m'avait paru bon refuge. Depuis toute petite, cela avait toujours été un bâtiment o j'adorais aller. Peut-être cette passion pour la lecture, ou le plaisir d'ouvrir un livre et de sentir cette odeur dans ces pages. Je ne pouvais m'ennuyer là-bas, et me perdre dans ses rayons m'amusait. Ou alors, j'allais jusqu'à jouer à me poser une question, et ouvrir un livre quelconque sur une page au hasard, et  le premier mot lu était la réponse à ma question.
Dans tous les cas, ce temps-là me manquait. Désormais, je ne prenais plus vraiment le temps de passer ici, malgré le fait que venir me fascinait toujours autant qu'avant.

J'étais tellement prise dans mes recherches que je ne sentis ce regard bleu me fixer ; moi qui était pourtant devenue complètement parano ces derniers temps. D'ailleurs, je ne remarqua même pas la présence d'une personne jusqu'à ce que celle-ci me parle. Et lorsque j'entendis sa voix, mon sang se glaça en moi. ALISON - « -Pour moi, tu es déjà morte Alison- ... C'est... La réalité ? C'était vraiment les derniers mots que tu voulais me dire ? C'est pas ce que toutes tes recherches disent. Mais si c'est le cas... Je regrette de ne pas être morte. » Je levai les yeux vers la blonde et parcourus tout son corps du regard pendant un moment, pour être sûre que je n'étais pas victime d'une hallucination. Un bref coup d’œil vers l'écran de mon ordinateur me permis de savoir qu'il était déjà aux environs d'une heure trente du matin. Je pouvais être en train de rêver ou... ; remarque, non, avec Alison tout était possible. Nous avions eu la certitude qu'elle était réellement en vie il y a peu de temps, lorsqu'elle s'était montrée face à Aria, Emily, Hanna et moi devant la grange. SPENCER - « Alison. » Durant quelques secondes, je continua à la détailler du regard, laissant donc un blanc entre nous. SPENCER - « Est-ce que tu comptes redisparaître à la seconde où je tournerai la tête pour regarder autre part, ou ce soir, tu es décidée à rester ?! »

    Alison continuais de me regarder. Doucement, je fermais mon ordinateur. ALISON - « Tu sais très bien que ce n'est pas par choix Spencer... Je ne comptes pas disparaître, certes je ne sais toujours pas qui est -A, mais je m'en moque.Tout ce que je veux, c'est retrouver les personnes que j'aime... Tu compte répondre à ma question maintenant?... Je sais que tu veux comprendre ce qu'il sais passer, je te répondrais, quand tu m'aura répondue... ». Pendant qu'elle parlait, je pouvais lire le mal dans ses yeux, la douleur. À quel propos ? Du fait que je n'ai pas répondu à sa question, ou parce que nous, nous lui avions aussi manqué ? Je faisais des recherches sur elle depuis des jours, et tout à coup, elle débarquait comme ça, prête à me dire ce que je voulais entendre, à m'apprendre ce que je voulais savoir. À une seule condition, que je lui avoue si oui ou non j'avais pensé une phrase que je ne me rappelais quasiment pas lui avoir dite. SPENCER - « Ali, je... je suis assez perdue ces derniers temps... Il faut réellement que tu me racontes ce qu'il s'est passé cette nuit là. C'est très important pour moi... Cet été là, je n'étais pas dans mon état normal, et je ne me rappelle tout juste de la moitié de cette soirée... » Je n'avait toujours pas quitté son regard lorsqu'elle s'assit à mes côtés, nous rapprochons donc. Je pris une grande expiration et posant mes coudes sur la table, je mis ma tête dans mes mains. Les souvenirs étaient flous, mais effectivement, je me souvenais lui avoir dit que pour moi elle était déjà morte alors que nous étions toutes les deux debout dans la grange. C'était après ça qu'elle était partie rapidement. Et il m'avait fallu quelques secondes pour sortir à mon tour, et la suivre d'un pas rapide. Puis paf, après, venait l'image de la pelle. Il fallait vraiment qu'Ali me raconte, ou sinon je n'allais pas tarder à sombrer dans la folie. SPENCER – « Écoute, Ali... Peut-être que j'ai pensé cette phrase, mais pas à ce point là. Je veux dire... non, simplement, essaie de me comprendre. Cela faisait quelques temps que tu me menaçais de tout raconter à Melissa, et de plus j'étais assez sur les nerfs. Alors, oui peut-être qu'une fois j'ai souhaité que tu disparaisses, mais malgré ce que j'ai dit, je n'ai jamais souhaité ta mort, et malgré ce que tu peux croire, je suis heureuse que tu sois là. Du moins, j'espère que tu l'es vraiment, que je ne rêve pas actuellement. » En parlant, j'avais relevé la tête vers la blonde. Je m'étirais les bras et les jambes avant de continuer. SPENCER – « Alison, tu ne te rends peut-être pas compte de l'importance que tu as eu, et que tu as toujours, pour les filles et moi. Cela fait deux ans que nous te croyons mortes, et maintenant, tu déboules comme si de rien n'était. Alors je sais que -A est à ta poursuite, mais tu ne peux pas te permettre de nous donner de faux espoirs en te montrer et de re-partir pendant deux longues années... »

    SPENCER – « Alison, tu ne te rends peut-être pas compte de l'importance que tu as eu, et que tu as toujours, pour les filles et moi. Cela fait deux ans que nous te croyons morte, et maintenant, tu déboules comme si de rien n'était. Alors je sais que -A est à ta poursuite, mais tu ne peux pas te permettre de nous donner de faux espoirs en te montrant, et de re-partir pendant deux longues années... » En touchant l'intérieur de mon poignet, je sentis que mon pouls s'était accéléré. Alison continuait de me regarder dans les yeux, son regard me fit un peu penser à celui qu'Harry Potter donnait à Dumbledore dans les livres de JK. Rowling. Pénétrant. Il me semblait que rien qu'en me fixant de la sorte, Ali pouvait lire tout ce à quoi je pensais, et tout ce que je ressentais. Cependant, même malgré cela, je sentis qu'elle était ailleurs. Sûrement en train de se ressasser les souvenirs de cette nuit. Qui n'avait sûrement pas été de tout repos pour elle, malheureusement... ALISON – « Que veux-tu savoir? Si tu m'as réellement toucher avec cette pelle? Non, tu ne l'as pas fait. » Tout le stress accumulé depuis quelque temps se relâcha en même temps que mes épaules. Je me mis même à pleurer de libération. Entre temps, Ali était venue s'asseoir à mes côtés, je la pris dans mes bras et la serra fort, très fort. J'essuyai mes larmes rapidement, avec de relever la tête vers elle et de desserrer mon étreinte.  SPENCER – « Oh Ali. Merci, merci. Tu ne peux savoir comme je suis soulagée, cela fait des jours et des nuits entiers que je n'en dors plus. Ali, s'il-te-plait, raconte moi cette nuit là. Même si cela t'es encore douloureux – ne me ment pas, je le vois dans ton regard quand je la mentionne. Je veux savoir ce qu'il t'es arrivé, je t'en pris. »